Axes

La programmation de recherche du groupe de recherche sur la communication organisante (RECOR) s’articule autour du concept que nous nommons « fragilité organisationnelle ». Bien que de plus en plus d’organisations expérimentent une forme de fragilisation qui menace leur continuité, découlant de grands phénomènes comme la numérisation du travail et des défis sociétaux actuels tels les changements climatiques et l’exacerbation des inégalités, la fragilité organisationnelle demeure sous-étudiée et sous-théorisée. Abordée parfois en termes de précarité, vulnérabilité ou risque, les quelques recherches s’y intéressant conçoivent la fragilité de manière négative, comme un problème à résoudre. Le RECOR développe, au contraire, une approche générative qui conçoit la fragilité organisationnelle comme un moteur de développement et la clé de la continuité des organisations. Sa programmation est ancrée dans les approches constitutives de la communication organisationnelle (CCO), approches qui font de la communication le vecteur des processus par lesquels les organisations se constituent, se maintiennent et se transforment. Notre programmation déclinée en quatre axes vise à mieux comprendre les facettes de la fragilité organisationnelle et à soutenir les organisations dans leur continuité. 

  • Axe 1. Évolution et précarisation des pratiques de travail et des statuts de membre. Alors que l’on prend pour acquis que l’organisation « a » des membres, l’appartenance des personnes à l’organisation dépend de différents statuts qui reflètent des relations diverses. La précarisation du travail fragilise le rapport entre l’organisation et « ses » membres et par conséquent sa continuité. L’axe 1 propose d’étudier comment se (re)négocient l’appartenance à l’organisation, les frontières organisationnelles et les conditions de travail. 
  • Axe 2. Nouvelles formes d’organisation et d’action collective. La recherche a traditionnellement supposé que la hiérarchie, le leadership ou l’autorité sont nécessaires pour la réussite de l’action collective. Toutefois, les bouleversements et mouvements sociaux récents soulignent l’importance d’étudier les conflits, les contradictions et les irrationalités, car ces processus sont en jeu dans la continuité des organisations. L’axe 2 vise le développement d’un cadre valorisant des nouvelles formes d’organisation et d’alternatives aux structures organisationnelles classiques qui peinent à répondre aux enjeux et transformations sociales.  
  • Axe 3. Grands défis sociétaux et éthique relationnelle. Depuis quelques années, la communauté académique est invitée à s’attaquer aux grands défis sociétaux comme la pauvreté, les inégalités et les changements climatiques. Reconnaissant que les relations organisation-environnement (ré)assemblent des personnes, des lieux, des temporalités, des objets, des valeurs et deviennent constitutives des manières d’agir des organisations, cet axe explore comment ces assemblages reposent sur la communication et propose de refonder ces liens de plus en plus fragilisés sur la base d’une éthique relationnelle. Cette éthique suppose un dialogue permettant de créer un terrain d’entente commun tout en respectant les différences. 
  • Axe 4. Méthodes de recherche participative pour l’étude des transformations organisationnelles. Afin de faire face aux défis actuels que les organisations contemporaines rencontrent, il faut renouveler les méthodes de recherche utilisées. L’axe 4 vise ainsi à systématiser et à développer des approches participatives et collaboratives innovantes, ainsi que des stratégies de mobilisation des connaissances impliquant activement les milieux de pratiques. 

Ces axes ne sont toutefois pas exclusifs, le ReCOr souhaite élargir ses connaissances théoriques et méthodologiques à travers la découverte de nouvelles thématiques.